Sensibiliser, éduquer, sanctionner pour éviter les abandons

Après le boom des adoptions durant la crise sanitaire, les abandons se multiplient depuis quelques mois. L’été 2021 fut celui de tous les records, avec plus de 16 800 animaux.
Comment lutter contre ce fléau ?

L’abandon est considéré comme un acte de maltraitance et puni par la loi. Pourquoi décide-t-on d’abandonner son animal ? Les raisons sont multiples. Déménagement, séparation, naissance d’un enfant, problème de voisinage, perte d’emploi, raisons financières, problèmes de comportement de l’animal, désintérêt pour celui-ci qui représente finalement une charge trop importante : voici les principaux motifs, avec, en tête, les départs en vacances. En effet, pas moins de 40 000 chats et chiens sont abandonnés sur la route des vacances durant l’été selon la Fondation 30 millions d’amis.
Pourtant, de nombreuses solutions existent pour faire garder son animal. On trouve aujourd’hui des pensions, des chenils, des gardes d’animaux à domicile et on peut s’adresser à ses proches également.

Un animal n’est pas un objet

La SPA différencie deux types d’abandons : ceux qui s’effectuent directement en refuge et les sauvages, sur la voie publique ou dans la nature.

Lors de ces derniers, l’animal va être amené à errer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il va être soumis aux éléments, au manque de nourriture, d’eau, aux accidents de circulation et aussi à la cruauté de certains humains mal intentionnés.

Comment lutter contre ce fléau ?
Tout d’abord en rappelant encore et toujours que l’acquisition ou l’adoption d’un animal n’est pas anodine. On ne parle pas d’un nouveau canapé, d’une paire de chaussures ou du dernier gadget technologique : on parle d’un être vivant dont vous allez être responsable. Il va falloir le nourrir, le toiletter, le câliner et le soigner lorsqu’il sera souffrant. Cela représente un investissement financier, du temps, de l’attention et des désagréments possibles dans son habitat et son jardin. C’est également un engagement sur le long terme. Il est important de se projeter en fonction de l’espérance de vie de l’animal : dans 10 ans, si vos enfants ont quitté le foyer, qui s’occupera de leur chat ? Si vous prévoyez de déménager dans un appartement d’ici quelques années, qu’arrivera-t-il à ce gros chien qui aime courir dans ce grand jardin ? Ne pas céder au coup de cœur, réfléchir, en discuter en famille : tout ceci est primordial avant d’imaginer pouvoir adopter un animal.

Un plan de lutte contre les abandons

Un plan d’actions a été présenté fin décembre 2020 par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation pour lutter efficacement contre les abandons. Il se décompose en 3 volets : sensibiliser le grand public, organiser et accompagner le tissu associatif, tout en renforçant les sanctions contre les actes de maltraitance. Du côté de la sensibilisation, on note des interventions prévues dès l’école élémentaire, un suivi des adoptions (certificat), l’interdiction de la vente des chiens ou des chats dans les animaleries (dès 2024) ou encore la responsabilisation des plateformes Internet dans l’encadrement des ventes en ligne. 20 millions d’euros ont été prévus dans le cadre du plan de relance pour investir dans les infrastructures des refuges et associations, contribuer au financement des campagnes de stérilisation des animaux errants, faciliter l’accès aux soins vétérinaires pour les plus démunis et créer un observatoire de la protection animale des carnivores domestiques.

Les sanctions ont également été renforcées (L’abandon d’un animal domestique est puni de 2 ans de prison et de 30 000€ d’amende ; ces peines peuvent être complétées par l’interdiction temporaire ou définitive de détenir un animal), et l’habilitation aux contrôles d’identification a été étendue aux gardes-champêtres et policiers municipaux.

Vous rencontrez des difficultés avec votre animal ?
Contactez des professionnels, des associations, vos proches : des solutions existent pour vous accompagner, que ce soit pour des problèmes de comportements de l’animal, de soins, ou encore de garde.

Abandonner son animal est un acte qui ne peut se justifier.

25 juin : Journée Mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie

La Journée Mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie a été lancée pour dénoncer et alerter les pouvoirs publics et sensibiliser le grand public.
Elle est une initiative de Solidarité Animal, soutenue par de nombreuses autres associations dont la SPA.
Pourquoi cette date ?
Le dernier samedi du mois de juin est symboliquement celui du premier grand départ des juillettistes, dans la plupart des pays d’Europe. À cette période, les refuges de la SPA sont submergés par les arrivées d’animaux abandonnés à l’aube des départs en vacances. 
Cette journée mondiale de sensibilisation doit permettre de dénoncer un fléau.